La capoeïra
Mercredi 8 juin 2011

Le mercredi matin je me rends au Kajyn Club, un club d'art martiaux situé rue Faidherbe dans le 11e et là, j'y apprends la capoeïra avec des maîtres.

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La capoeïra

La capoeïra est un art martial afro-brésilien qui puise ses racines dans les méthodes de combat et les danses des peuples africains du temps de l'esclavage au Brésil. Elle se distingue des autres arts martiaux par son côté ludique et souvent acrobatique. Les pieds sont très largement mis à contribution durant le combat bien que d'autres parties du corps peuvent être employées tel que, principalement, les mains, la tête, les genoux et les coudes. Les " joueurs " peuvent prendre position en appui ou en équilibre sur les mains pour effectuer des coups de pieds ou des acrobaties. De formes diverses, la capoeïra est jouée et/ou luttée à différents niveaux du sol et à différentes vitesses, accompagnée le plus souvent par des instruments, des chants et des frappements de mains.

Avec l'essor de la capoeïra, le Brésil a vu apparaître de nombreux groupes et vers 1970, un groupe qui souhaitait pratiquer la capoeïra a créé un système de cordes à l'image des ceintures de couleur des arts martiaux asiatiques. Néanmoins, il n'y a pas d'uniformité entre les différents groupes de capoeïra en ce qui concerne les couleurs des cordes. Chaque groupe a un classement de couleur qui lui est propre. La plupart du temps, la première corde est la blanche, qui représente la virginité et à qui on doit tout apprendre, mais parfois, cela peut être vert clair en signe d'un fruit qui n'a pas encore atteint maturité. Dans certains groupes la corde blanche est celle des " Maîtres " eux-mêmes. Cela montre les différences parmi les groupes.

Les années 1980 et le renouveau des mouvements de conscience noire ont favorisé l'apparition des groupes qui cherchaient à se rapprocher de la tradition. Dans les mêmes années, des professeurs de capoeïra se sont installés un peu partout dans le monde.

Au niveau international, la discipline de la capoeïra est majoritairement organisée en groupes, eux-mêmes composés d'académies et d'écoles. Chaque groupe possède ses propres aspirations, pratiques et coutumes, tout en conservant la base culturelle commune de la discipline.

Roda

La principale caractéristique de la capoeïra est la roda, elle en est la parfaite illustration. La roda (ronde en français) est la ronde que forment les capoeiristes lors des confrontations qui sont appelées " jeux ".

Elle met en scène tous les aspects de la capoeïra : l'aspect martial avec ses combats et l'aspect artistique avec les " floreis " (acrobaties), les chants et les instruments typiques de la capoeïra. Le jeu symbolise le combat, l'expression corporelle et la conversation non verbale entre les deux partenaires. Cette ronde, qui délimite l'espace de jeu, sert surtout à créer une ambiance propice au spectacle. En effet, cette roda crée, par ses chants et ses rythmes brésiliens, une ambiance festive et chaleureuse qui " donne de l'énergie " aux capoeiristes qui s'affrontent au centre du cercle.

Dans une roda typique on retrouve les instruments traditionnels de la musique brésilienne suivants :

  • trois berimbau
  • deux pandeiro
  • un atabaque
  • un agogo.

La personne qui tient le berimbau gunga (qui produit le son le plus grave) contrôle la roda. C'est elle qui décide du rythme de la musique et donc du type de jeu que doivent produire les capoeiristes au centre de la roda, et c'est elle qui décide du début et de la fin de la roda.

Écoles

La capoeïra est enseignée dans des écoles spécialisées, appelées académies, où règne une hiérarchie très précise entre le Maître (o Mestre) et ses élèves. En dessous du Maître, il y a le contre-maître (ou mestrando), puis le professeur, l'instructeur et le moniteur (ou graduado). Les moniteurs peuvent commencer à donner des cours aux enfants ou assister une personne plus gradée, mais c'est généralement à partir du grade d'instructeur que l'on donne des cours de capoeïra. La discipline et le respect mutuel sont des valeurs fondamentales de cette pratique.

Dans la capoeïra sportive, les différents niveaux de technicité d'un capoeiriste peuvent être sanctionnés (un peu comme au judo ou au karaté) par la remise d'un cordon de couleur, chaque couleur correspondant à un grade ou degré de connaissance (technique, histoire, chants, instruments, etc.). Le grade n'atteste pas uniquement des capacités techniques du pratiquant, mais récompense aussi son niveau d'investissement, d'implication dans son école ou son groupe (organisation, participation aux manifestations, etc.).

Quelques groupes, surtout les plus traditionnels, n'utilisent pas de grades. S'ils sont utilisés, le nombre de grades ainsi que les couleurs des cordes leur correspondant ne sont pas identiques pour tous les groupes. Les groupes pratiquant la capoeïra Angola n'utilisent pas de grades ni de ceintures.